Transcription

(Passer aux photos de la famille Al Ibrahim – la narratrice parle)

Bousy Al Ibrahim est une mère chef d'une famille de six enfants.

Son domicile familial se trouve à Homs, en Syrie.

En 2013, Bousy a fait passer ses six enfants, qui avaient entre deux (2) et onze (11) ans au Liban.

(Transition vers le visage et la tête de Bousy Al Ibrahim. Elle porte un foulard vert et un haut noir - Bousy parle)

Lorsque ma fille Aya avait sept ans,

elle allait à l'école le matin,

c'est à ce moment qu'est tombée la première frappe aérienne dans notre région.

Elle a fait de nombreuses victimes.

Deux enseignants ont été brûlés vivants et sont décédés.

Ma fille a été témoin de tout cela.

Elle a vu les missiles qui tombaient sur son école

et les gens qui couraient.

Je ne pensais jamais que ma fille reviendrait saine et sauve de cette frappe.

Je pensais qu’elle faisait partie des victimes.

Mais elle est rentrée à la maison et elle était terriblement effrayée.

(Transition vers la famille Al Ibrahim devant l’édifice du Parlement canadien)

et elle a commencé à faire de la fièvre à cause de ce qu'elle avait vu.

J’ai six [6] enfants, cinq filles et un garçon.

Mon plus vieux, Mohamad, a maintenant 15 ans.

Il adore les sports; il est plein de compassion envers ses sœurs.

(Transition vers Mohamad qui joue au soccer sur la pelouse de l’édifice du parlement canadien)

Il essaye de jouer un rôle important à la maison

(Transition vers le visage et les épaules de Bousy)

Parce qu’il est le seul homme dans la famille.

J’ai cinq [5] filles. Ehtidal est la plus vieille.

Elle est pleine de compassion et gentille.

Elle s'occupe de ses sœurs et aide à prendre soin de Rahma.

(Transition vers un gros plan d’Ehtidal)

(Transition vers le visage et les épaules de Bousy)

(Transition vers Aya qui avance vers la caméra devant un parterre de tulipes rouges et blanches)

Aya [11 ans] joue un rôle important elle aussi.

Elle m'aide dans la maison et avec les corvées.

(Transition vers un portrait d’Aya, Amal, et Reem dont le visage repose dans leurs mains)

(Transition vers le visage et les épaules de Bousy – Bousy parle)

Ensuite, il y a Reem; c’est une enfant comme tous les autres.

(Transition vers le portrait de Reem qui montre du doigt son T-shirt qui indique “Always be Brave” [« Sois toujours courageuse»])

Elle est facilement bouleversée.

Elle est un peu sensible parce que son père est décédé

(Transition vers la photo de la tête de Reem devant l’édifice du Parlement canadien)

quand elle était très jeune; elle avait près de deux ans.

Elle l’a perdu au début de sa vie;

elle est donc toujours sensible.

(Transition vers le visage et les épaules de Bousy)

Amal est la plus jeune. Elle a 7 ans et demi.

(Transition vers Amal devant un parterre de fleurs)

Pour elle, elle est toujours un bébé.

Amal et Rahma sont jumelles.

(Transition vers la famille Al Ibrahim devant l’édifice du Parlement canadien)

Amal a l’impression d’être toujours petite

(Transition vers le visage et les épaules de Bousy)

et la jalousie règne entre elle et Rahma;

elle veut recevoir toute l’attention pour elle toute seule.

(Passer au noir – la narratrice parle)

Voilà une famille qui sourit. Et qui rit.

Rahma, en particulier, a un sourire des plus radieux.

(Transition vers le visage et les épaules de Bousy – Bousy parle)

Rahma est née dans des circonstances très difficiles.

(Transition vers les photos de Bousy et Rahma)

On pourrait dire qu'elle est née au mauvais moment et au mauvais endroit.

(Transition vers la famille Al Ibrahim devant l’édifice du Parlement canadien)

Parce que l’accouchement était très difficile, j'ai failli mourir

(Transition vers la vidéo de la famille Al Ibrahim assise devant un parterre de tulipes rouges et blanches)

et elle aurait dû recevoir des soins immédiats à l’hôpital

mais hélas ce n’était pas possible.

(Transition vers Rahma dans un fauteuil roulant avec Bousy derrière elle)

J’ai eu beaucoup de difficulté avec Rahma.

J’ai eu de la difficulté avec elle pendant trois jours,

(Transition vers la vidéo de la famille Al Ibrahim assise devant un parterre de tulipes rouges et blanches)

Puis je l’ai emmenée [pour des soins].

(Transition vers le visage et les épaules de Bousy)

Pendant la guerre, j'ai eu beaucoup de difficulté à obtenir des traitements pour Rahma.

Dans notre région, à Homs

tous les hôpitaux et les centres médicaux ont été détruits

(Transition vers la vidéo de la famille Al Ibrahim assise devant un parterre de tulipes rouges et blanches)

et les médecins étaient partis; il n'en restait donc aucun.

Il a donc fallu que je me rende avec Rahma dans une autre ville, Hama.

(Transition vers le visage et les épaules de Bousy)

Nous avons marché plus d’une demi-journée pour nous y rendre.

Parfois je prenais tous les enfants avec moi

si je ne trouvais personne pour s’en occuper

et parfois seul Mohamad nous accompagnait.

Il fallait marcher pendant plus de deux heures

dans des terrains accidentés se trouvant dans des régions non habitées.

Il nous fallait alors plus de 45 minutes

pour franchir un marais en bateau.

Nous traversions ensuite un village,

et prenions ensuite une auto

pour atteindre la ville de Hama.

La situation se compliquait à ce point-ci

parce que nous devions traverser une région toujours fidèle au régime

et parce qu’on avait installé des points de contrôle.

Les points de contrôles étaient très intimidants parce qu’ils étaient

gérés par des vendeurs et des trafiquants de drogues

et non pas par des agents réguliers du régime.

Ces gens nous effrayaient

parce qu’ils ciblaient principalement les femmes.

À tout cela s’ajoutaient

les bombardements, les tirs de canon

et les mitraillettes qu’on pointait sur nous

dans les villages fidèles au régime.

(Transition vers le portrait de famille des enfants Al Ibrahim avec leurs parrains canadiens – la narratrice parle)

Bousy et ses enfants ont été parrainés par un groupe de familles à Ottawa.

(Passer au noir)

Des Canadiens qui ont fourni temps et argent pour donner à cette femme remarquable et à ses enfants la sécurité et les occasions qu’offre le Canada.

(Transition vers la photo de la famille Al Ibrahim et de leurs parrains à l’aéroport - Bousy parle)

Quand je suis arrivée à l’aéroport au Canada,

j'ai ressenti à la fois bonheur et craintes

parce que j'allais rencontrer de nouvelles personnes.

(Transition vers le visage et les épaules de Bousy)

Me familiariser avec une nouvelle culture et une nouvelle langue.

Mais dès notre rencontre [avec nos parrains] à l’aéroport,

j’ai eu l’impression qu’ils faisaient partie de ma famille.

Quand je suis arrivée à la maison, j’ai découvert qu’ils avaient

préparé la maison au complet pour moi

et qu'ils avaient même préparé un repas syrien.

Ils m'ont surprise,

et depuis j'estime qu'ils font partie de ma famille

(Transition vers la vidéo d’une chambre de la famille Al Ibrahim)

(Transition vers le salon de la famille Al Ibrahim)

et je me suis sentie en sécurité avec eux.

Dieu merci, Rahma reçoit maintenant d’excellents soins ici.

(Transition vers la vidéo d’une chambre de la famille Al Ibrahim)

À vrai dire, je parlais à ma famille [en Syrie]

(Transition vers la vidéo de la famille Al Ibrahim assise devant un parterre de tulipes rouges et blanches)

et mon frère m’a dit que Rahma ne pourrait recevoir des soins

comme ceux qu’on lui administre actuellement nulle part ailleurs au monde.

Son état de santé s’est grandement amélioré.

Mais ce qu'il y a de mieux c'est qu'elle ne tombe plus malade comme avant.

(Passer au noir – la narratrice parle)

Les enfants de Bousy ont de grands rêves.

Mohamad souhaite devenir ingénieur.

Ehtidal, médecin.

Aya, pédiatre.

Reem et Amal, enseignantes.

Et toute la famille souhaite santé et bonheur à Rahma.

(Transition vers le visage et les épaules de Bousy – Bousy parle)

J’aimerais dire quelque chose.

J’aimerais dire aux familles qui nous ont reçus ici

que pour moi elles font partie de ma famille.

Et j'aimerais demander à tous les Canadiens

de faire preuve de gentillesse avec les Syriens parce que les Syriens,

surtout les enfants...

Ce qui est le plus difficile pour une mère, c'est de voir la peur dans les yeux de son enfant et de ne pas pouvoir faire quoi que ce soit.

(Transition vers la famille qui court et joue devant l’édifice du Parlement canadien)

(Transition vers la vidéo d’une chambre de la famille Al Ibrahim)

(Passer au logo Simplifier le parcours)

(Passer au noir)